Leonid Brejnev – Biographie
Né à Kamenskoïe (Ukraine) le 6 décembre 1906 et mort le 10 novembre 1982 à Moscou. Fils d’un métallurgiste russe, diplômé en métallurgie, il s’engage en 1923 dans l’organisation des jeunesses du Parti communiste avant d’intégrer le parti en 1931.
Il effectue son service militaire de 1935 à 1936 puis devient commissaire politique. En 1939, il devient le chargé des industries militaires de la ville de Dniepropetrovsk, bénéficiant ainsi du vide créé par les purges staliniennes de 1937-1938. En 1941, il participe à l’évacuation des industries de la ville avant qu’elle ne tombe. Il sert à nouveau pendant la guerre en temps que commissaire politique et rencontre en 1943 Khrouchtchev, commandant de la ligne de front ukrainienne, qui deviendra son mentor. A la fin de la guerre, il devient en 1950, délégué au Soviet suprême. En 1952, il devient membre du Comité central et candidat du Politburo.
En 1955, grâce à l’appui de Khrouchtchev, il devient Premier Secrétaire du Parti au Kazakhstan : un poste stratégique. En février 1956, il revient à Moscou où on lui confie l’industrie lourde, le programme spatial, et les travaux d’infrastructure : il devient indispensable. En juin 1957, il soutient Khrouchtchev contre la vieille garde stalinienne, ce qui le propulse au Politburo. En 1959, Brejnev devient Secrétaire du Comité central et le 5 mai 1960 obtient le titre de Président du Præsidium du Soviet suprême, c’est-à-dire de chef de l’URSS : un poste honorifique de représentation à l’étranger. A partir de 1962, l’échec des réformes de Khrouchtchev ainsi que son caractère de plus en plus imprévisible inquiète son entourage. A partir de 1963, Brejnev prend part à un complot avec Kossyguine, Chélépine et Podgorny, et le 14 octobre 1964 ils renversent Khrouchtchev. Brejnev devient Premier Secrétaire du Parti.
Sans revenir aux méthodes de Staline, les quelques libertés intellectuelles naissantes sont à nouveau étouffées et Staline, peu à peu réhabilité dans les discours officiels. Le KGB se voit octroyer de nouveaux pouvoirs de répression et de surveillance. Durant les années 1970, il restreint de plus en plus le pouvoir de ses anciens camarades de complot jusqu’à la mort de Kossyguine (Président du conseil des ministres) en 1980. Pour ce qui est de la politique extérieure, l’URSS écrase les aspirations démocratiques des pays de l’Est en 1968 et ses relations avec la Chine de Mao se dégradent jusqu’à l’affrontement en 1969. Le réchauffement des relations Chine-Etats-Unis pousse l’URSS à une politique de détente (accords SALT 1 et 2 en 1972 et 1979) qui culmine avec la signature des accords d’Helsinki en 1975 entre l’URSS et l’ensemble des États européens et nord-américains.
Un culte de la personnalité omniprésent et risible atteint son apogée en décembre 1976. Il délègue la politique intérieure à ses ministres dont Mikhaïl Gorbatchev (à l’agriculture) qui constate un délitement du pays. L’intervention en Afghanistan de 1979 sera un cadeau empoisonné fait à ses successeurs. Il fait une crise cardiaque en mars 1982 puis mourut en novembre. Son règne fut le deuxième de l’URSS par sa durée.